proches de Georges ier d'amboise cardinal légat du pape
Dans l’entourage du cardinal, se trouvait sa nombreuse famille. La branche cadette des Amboise n’était pas très fortunée. Cependant, à la génération du cardinal, la famille a su se faire reconnaître.
Le cardinal était en effet entouré d’une fratrie dont les pouvoirs temporels et ecclésiaux étaient remarquables. Bien que toujours fidèles à la famille d’Orléans, ses frères avaient su se faire apprécier des rois Louis XI et Charles VIII. Presque tous ont été missionnés par le roi, en France ou en Italie.
Le cardinal a suivi cette dynamique familiale et l’a portée à son plus haut degré.
L'influence de la fratrie était suffisamment considérable pour que les clercs de la Basoche aient choisi le cardinal et sa famille pour cible. Ils les ont caricaturés dans des sotties qui critiquaient, entre autre, les abus de pouvoir.
Dans le domaine civil, alors que l’aîné a reconstruit le château de famille, d’autres frères, dans leurs évêchés respectifs, ont été des bâtisseurs. La plus grande œuvre fut le chantier de la cathédrale d’Albi.
Dans toutes ses réalisations la fratrie n’a pas cherché à innover. Les chapelles ou résidences de leurs évêchés qu’ils ont contribué à rénover sont de style gothique et leur ornementation reprend le vocabulaire artistique du royaume. Quant aux sculptures, il est notable qu’ils avaient un goût certain pour les groupes nombreux, en pied, grandeur nature, figurant des mises au tombeau et cernant l’abside de leurs chapelles.
Lorsqu’ils apposaient leurs armes, c’était celles de la famille qu’ils valorisaient.
Deux d’entre eux ont également exhibé l’importance de la famille en faisant réaliser les images de ses membres.
Le cardinal légat n'a que partiellement adhéré aux goûts artistiques de ses frères.
Chœur liturgique de la cathédrale d'Albi
Parmi les principaux membres du Conseil du roi seuls deux d’entre eux, Florimond Robertet et Thomas Bohier, semblent avoir été liés à Georges d’Amboise. Alors que les autres n’étaient pas de grands commanditaires, ils ont étendu leur patrimoine bâti. Le premier a lui-même fait construire un hôtel particulier à Blois et le second, a plus particulièrement construit à Rouen. Ces deux hommes ont, à l’image du cardinal, déployé une ornementation qui combine les styles gothiques et renaissants. Par ailleurs, parmi les élites du royaume, le cardinal a créé quelques liens solides, notamment avec ceux qui pouvaient l’aider dans la réussite de ses projets.
Échiquier de Rouen, restauré par Thomas Bohier, puis Parlement de Rouen.
Le légat n’a pas fait état de sa spiritualité, nous n’en savons donc que peu de choses, mais il était proche de l’ordre des Bénédictins. Il a choisi une partie d'une phrase de leur promesse pour devise « non confundas me domine ab expectatione mea » et il a fréquemment côtoyé les membres de cet ordre. Il séjournait dans leurs abbayes lors de ses voyages, aussi bien en France qu’en Italie.
Par contre il n’avait pas de liens particuliers avec les chanoines de Rouen.
De même, hormis les liens très forts qu’il n’a cessé d’entretenir avec sa famille, il semble s’être démarqué des personnalités qu’il côtoyait dans le monde ecclésial. Notamment, il est difficile d’appréhender les liens que le cardinal avait créés avec les autres cardinaux français. Sur les quatre qui auraient dû l’accompagner au conclave au cours duquel il prétendait à la fonction suprême, un seul, le cardinal Amanieu d’Albret, était à ses côtés. Les cardinaux ne l’ont pas soutenu non plus dans les réformes des ordres religieux.
Frontispice "Les louenges du roy Louys XIIe" Claude de Seyssel. BNF réserve des livres rares. Velins 2781